Juliette Jourdan

Les manifestants s'enhardissaient et les jets de pierres et de bouteilles devenaient plus nourris. Des vagues d'une dizaine d'individus se succédaient; ils lançaient un ou deux projectiles et se repliaient, tandis que d'autres les remplaçaient. Une première grenade lacrymogène fut tirée dans la zone qui séparait les policiers des manifestants, puis une deuxième, une troisième. Un garçon en blouson, casque de moto sur la tête, ramassa une grenade fumante et la relança en direction des forces de l'ordre. Une clameur monta de la foule et soudain une vitrine s'effondra, dans un long fracas de verre. À l'intersection de la rue Balzac, un cocktail Molotov fracassa le pare-brise d'une voiture banalisée, munie d'un gyrophare bleu; en un instant, le véhicule fut la proie des flammes.

Fin d'automne à Paris : une histoire de secrets, de blessures et d'amour fou.